#FreeHaiti de qui? De quoi? Pour qui? Pour quoi?

Une liste de recommandations d’actions concrètes à poser pour accompagner le hashtag.

Ticket | #FreeHaiti : des stars haïtiennes et étrangères mêlent leurs voix  au cri général

L’expression « le pays est en otage » ne devrait étonner aucun Haïtien ni aucune Haïtienne puisqu’on en parle depuis maintenant 35 ans tout au moins, depuis la chute de l’ancien président Jean-Claude Duvalier. S’il y a otage, il y a eu forcement capture et séquestration. Le pays se retrouve coincé et enchaîné, il y a donc lieu de parler de libération.

Mais, le peuple Haïtien cherche à se libérer de qui et de quoi? Les uns diraient de la classe politique actuelle, des États-Unis et de la France, des ONG et des oligarques économiques. Les autres diraient des gangs armés et des kidnappeurs qui sèment actuellement la terreur sur le territoire. Mes chers compatriotes cherchent à se libérer de la misère, de l’insécurité, du chômage, de l’analphabétisme, du manque des soins de santé, enfin de ce cycle de pauvreté. Mais moi je vous dis que le peuple Haïtien doit se libérer de lui-même et de sa mentalité post-coloniale.

C’est au peuple de faire sa révolution et de prendre sa destinée en main. Des forces armées étrangères peuvent venir en aide mais elles ne feront pas plus que ce que le peuple n’aura pas décider de faire. Les Haïtiens et les Haïtiennes doivent se libérer d’eux-mêmes d’abord car nous sommes les premiers à démolir et à écraser tous les élans de progrès et de développement que nous souhaitons entreprendre. Les vagues de critiques que j’ai lu contre le hashtag FreeHaiti m’ont démontré qu’il n’y a pas une chose sur laquelle les Haïtiens souhaitent nourrir une vision commune. Devrions-nous être d’accord sur tout? Non. Mais si nous prenons les rues pour protester soit violemment soit pacifiquement, les détracteurs du progrès viennent nous décourager et nous déstabiliser en criant « cela ne mènera à rien, on l’a déjà essayé, vous perdez votre temps! ». Nous choisissons de dénoncer notre colère et désespoir sur les réseaux sociaux, ils reviennent encore à la charge « Arrêtez de perdre votre temps, prenez les rues! ».

Ce manque de vision commune et de stratégie collective est le résultat d’un conditionnement social dès l’enfance découlant surtout de la famille, des espaces religieux et de l’école. Nos dirigeants ne tombent pas du ciel, ils sont eux aussi produits de la société. Le culte de l’individualisme qu’on connait aujourd’hui n’est pas ce qu’il était avant, car cela a empiré. Le « chacun pour soi » a pris une autre dimension en 2021. On cherche à s’enfuir, il n’y pas de plan national pour le développement, désintérêt des jeunes en générale pour la politique, méfiance des uns des autres, destruction de tout effort de ralliement.

 Parallèlement, le peuple Haïtien doit se libérer pour les enfants qui nous observent actuellement et qui prennent notes, pour les générations futures, pour les marginaux et les nécessiteux, pour notre jeunesse en détresse qui laisse le pays en courant, pour nos ancêtres et nos ainés pour le combat qu’ils ont mené et pour avoir tracé la route. Il faut sortir de cette oppression socio-politico-économique car d’autres pays étaient pauvres, sont devenus émergents et riches, donc nous n’inventons pas la roue. #FreeHaiti car nous avons marre des paroles creuses de nos dirigeants et de cette misère qui enfonce la masse dans plus de violence. La volonté politique et la participation citoyenne de toutes les couches de la société dans le développement sont les bases du développement.

Quelques recommandations parmi des milliers

  1. Le développement c’est vous et moi

Cherchons comment nous impliquer activement et éduquons-nous. Allons redécouvrir les archives du passé car il y a un travail de mémoire qui doit être fait pour se souvenir des tragédies et des victoires du passé pour mieux nous orienter et garder nos repères.

  • Exiger de la précision et de la transparence de nos dirigeants

Il faut exiger qu’ils mettent en place des mesures et des politiques publiques adéquates pour combattre la corruption et l’insécurité. Qui fait quoi et par quels moyens précisément? Ce travail doit se faire par le lobbying des groupes de la société civile, militants etc

  • Exiger de l’État des décrets et de meilleures politiques publiques

Les revendications doivent être unanimes sur l’augmentation des salaires de certains professionnels dans la sphère publique comme les policiers, les professeurs, les docteurs, infirmiers et infirmières etc. Les maigres salaires sont à la base de la corruption.

  • Supporter les militants financièrement et par la force du nombre

Beaucoup de militants sont des professionnels qui exercent leur militantisme à temps partiel. Ils ont besoin d’aide financière et de recrutement (anpil men chay pa lou). Faites la promotion des militants de moins de 40 ans surtout car ils sont plus connectés avec la jeunesse et avec les moyens technologiques du bord.

  • Ralliement des partis politiques actuels

Exiger la diminution du nombre des partis politiques actuelles renforcera l’unité et la cohésion de l’opposition pour avoir 2 ou 3 leaders populaires comme alternative au président actuel.

  • Il faut sensibiliser et faire campagne tout de suite

Qui allons-nous voter aux prochaines élections? Il faut en même temps qu’on dénonce, faire la promotion des bons leaders politiques pour qu’ils obtiennent du financement soit de la population nationale, de la diaspora ou de tout organisme indépendant de l’État.

  • Implanter des espaces de discussion socio-politico-économique

Ça doit commencer dans les écoles (niveau secondaire et universitaire) et dans tous les milieux éducatifs et culturels pour le grand public. Ajouter dans le curriculum éducatif des livres sur les mouvements sociaux de libération à travers le monde et organiser des débats entre les élèves pour les garder stimuler politiquement dès le niveau secondaire.

  • Il faut une mobilisation constante et continue et maintenir les revendications

C’est une lutte qui doit se mener sur tous les fronts. Pendant que nous dénonçons les mauvaises actions du gouvernement sur les réseaux sociaux, il faut aussi protester dans les rues et il faut s’organiser sur la scène politique.

A hard pill to swallow: Haiti’s poverty

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Nèg Mawon – Symbol of Haiti’s Freedom

“Lord, give me the courage to accept the things that I cannot change. Please, give me the strength to let go.”

As I reflect on the current situation in Haiti with a mayhem that’s been present for far too long, a common denominator lies at the center of it all: Division. Divide to conquer is the oldest trick in the book since the dawn of time. This tactic has worked and it continues to work today everywhere in the world, especially in Haiti.

Sometimes, I feel emotionally drained by the sight and by the thought of so much poverty and misery that it hurts my soul to the core. Then I feel frustrated, I want to shout, I want to cry. I get upset. But I get upset at who? Blame game… Some start blaming God, the government, the bourgeoisie, the gangs, the diaspora, the international community, NGOs, the Church, Voodoo… It’s always everybody else’s fault. Are we doomed? Are we cursed? “Sa nou fè n’ap peye?”*

Few of my Haitian fellows point their finger inward. What is the personal responsibility in all of it? Are we all guilty? No, we aren’t. I spare the children that don’t know any better and the teenagers that without proper training and opportunities will not face adulthood as they should making them bound to repeat the cycle of poverty.

Bare with me, this is not an analysis of development of some sort. People have written too much on our issues for me to waste each other’s time by repeating existing literature. But hear me out for a moment: A COLLECTIVE WILL TO CLIMB OUT OF POVERTY IS THE SOLUTION. I used to read and hear people talk about unity as our way out but the more I thought about it I started to think that it was cheesy. I don’t need to be lovy dovy with my neighbor to exercise some basic civic rights like keeping the volume of my radio down at certain time of the night or not throwing my trash in the streets of my neighborhood. But then again, individualistic mindset is at the root of the pain. A collective vision is what makes a revolution. This is the driving factor to freedom from socio-economic oppression.

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So, to give our nation a collective will, we need to start with a mass campaign of unity in the schools, in the workspaces and in every single community. I say BRING BACK CIVIC EDUCATION IN THE SCHOOLS. Let’s re-learn to love our country and to care enough to be engaged in its development. Identity crisis, carelessness and passivity are all signs of a weak patriotism that makes Haiti’s development THEIR problem and not OUR problem.

So when I came to the realization that there is a clear agenda for us to NOT progress with a non-existent political will for the country to move forward: I understood that the Haitian people was trapped, trapped in a cycle of division, poverty, misery and violence UNLESS the people, MY PEOPLE, break out of it by having a collective vision. We must unite and stand strong behind our current activists and the young leaders to encourage them. Because it takes courage to speak up and to lead: This virtue is not given to all of us.

Until we feed a collective goal, we will remain dirt poor as a nation and it took me a minute to realize this. Unity will never be cheesy because a handful of people does not make a country but millions. So, I finally made peace with myself to accept the collective fate. I will contribute my 2 cents to help as many of my fellow Haitians as I can. And to the vast majority that I will not reach, I am sorry, I truly am. I am only human and can only do so much. I cannot force my people to break their shackles if they don’t want to.

*Creole idiom that translates into: Are we ripping what we sowed?